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Raison d'être


QUI SOMMES-NOUS ?

Les structures à l’origine du réseau (FRCIVAM Occitanie, BIO OCCITANIE, Léris, Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS), Cocagne Alimen’Terre) se sont retrouvées autour de la mise en place de projets d'expérimentation, de recherche-action et de concertation autour des questions d’accès à une alimentation durable pour tous. A l’interface entre les dynamiques locales et nationales, elles souhaitent renforcer la capacité d’action des acteurs en articulant une vision décloisonnée des enjeux agricoles, alimentaires, et sociaux.

NOTRE RAISON D'ÊTRE

Au travers de cette dynamique collective, nous souhaitons faire progresser le territoire régional sur le droit à l’alimentation durable, en accompagnant la mise en place de nouveaux modèles de solidarité alimentaire.

Nous entendons par alimentation durable une alimentation qui répond aux critères suivants:
  • saine et équilibrée, autrement dit qui répond aux besoins nutritionnels;
  • issue de modes de production agricole durables, notamment sur une agriculture paysanne et biologique, qui assurent un revenu équitable pour les producteurs et préserve le tissu rural et le développement local;
  • issue d’un système qui préserve l’environnement, le climat, les sols, l’eau, la biodiversité.

Le réseau constitue un espace de dialogue, d’interconnaissance et de relais d’information entre les partenaires. Nous souhaitons y travailler collectivement et croiser nos approches (agricole, sociale, solidaire, insertion, etc.) pour construire une représentation et une stratégie commune.
Pour cela nous souhaitons :
  • co-construire une réflexion systémique sur le sujet en misant sur la complémentarité et l’articulation entre nos approches ;
  • porter une voix commune ;
  • mettre en relation les initiatives, les échelles et les territoires qui œuvrent pour un accès de tous à une alimentation durable et identifier des synergies ;
  • mener des actions concertées voire collectives ;
  • montrer que d’autres formes de solidarités alimentaires sont possibles pour garantir l’accès à une alimentation durable pour tous à plus grande échelle ;
  • outiller les acteurs (élus, collectivités, travailleurs sociaux, etc.).

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QU’ENTEND-ON PAR NOUVEAUX MODÈLES DE SOLIDARITÉ ALIMENTAIRE ?

Nous faisons le constat que droit à l’alimentation n’est pas garanti pour tous :
  • En France, plus d’1 personne sur 7 vit sous le seuil de pauvreté.
  • La crise de la Covid 19 a révélé et accentué l’ampleur de la précarité alimentaire : le recours à l’aide alimentaire a augmenté tant en nombre de personnes qu’en diversité de profils.
  • Les agriculteurs sont particulièrement touchés par la précarité
  • Des modes de production et consommation qui garantissent la qualité des produits, une juste rémunération des agriculteurs et une transparence pour les consommateurs existent et se développent (AMAP, vente directe, coopératives de consommateurs ou mixte, etc.), mais on constate une certaine homogénéité sociale dans le public qui y a accès. Ainsi, en se développant, ces expériences de démocratie alimentaire recréent de nouvelles formes d’inégalités.
  • L’accessibilité à une alimentation durable n’est pas qu’une question économique : les difficultés d’accès à l’alimentation masquent une grande diversité de situations et les personnes peuvent être éloignées d’une alimentation durable pour des motifs pratiques, socio-culturels ou encore de citoyenneté.
Ainsi, l’enjeu est d’articuler démocratie alimentaire et justice sociale pour un droit à une alimentation choisie, saine et durable pour tou.te.s.

Nous considérons que le dispositif d’aide alimentaire relève de l’urgence et ne s’inscrit pas dans un véritable droit à l’alimentation : en tant que réponse unique et structurelle à la précarité alimentaire, le dispositif d’aide alimentaire est incontournable. Il pose cependant un certain nombre d’enjeux.
  • L’aide alimentaire devrait être réservée aux situations d’urgence. Cependant les associations constatent que le recours s’installe de plus en plus dans la durée. D’autres formes de solidarité devraient permettre de soutenir les personnes dans leur parcours, au-delà de l’aide d’urgence.
  • La lutte contre le gaspillage n’est pas une opportunité. L’aide alimentaire est construite comme une variable d’ajustement des surplus alimentaires. Outre causer des surcoûts, cela pose des enjeux de durabilité des systèmes alimentaires et de non-choix de leur alimentation pour les personnes en situation de précarité.
  • Le don alimentaire n’est une perspective ni pour les bénéficiaires ni pour les producteurs et nous souhaitons promouvoir de nouveaux modèles de solidarité alimentaire, plus démocratiques, plus justes, plus durables.
    • La charité et le don sans contrepartie posent des questions de stigmatisation et dignité des personnes et de mise à mal des liens sociaux.
    • Le don des surplus et invendus profite au système agro-industriel et ne permet pas une juste rémunération des producteurs.
    • La qualité des denrées est souvent médiocre. Malgré l’effort des associations pour augmenter l’offre en produits frais, elles n’ont le plus souvent pas le choix et ne peuvent anticiper les produits distribués. Il en résulte que les personnes ayant recours à l’aide alimentaire consomment moins de produits frais et plus de produits transformés que la population générale et sont plus touchées par les maladies chroniques liées à une alimentation qualitativement insuffisante (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, etc.).

Prenant le contrepied d’une logique de “pansement”, nous soutenons une approche systémique de l’accès à l’alimentation durable pour tous, dans la continuité du rapport IGAS en 2019 qui recommande la mise en œuvre d’une politique systématique de la lutte contre la précarité alimentaire.
En conséquence, nous assumons que la problématique de l’accès à l’alimentation appelle des changements profonds et systémiques, qui dépassent les approches thématiques (social, agriculture, santé, citoyenneté, etc.) et l'action individuelle. Nous proposons donc d’articuler les actions et réflexions entre les territoires, entre les échelles d’action et entre les expertises.

Ainsi, nous souhaitons soutenir de nouveaux modèles de solidarité alimentaire territorialisés, participatifs et qualitatifs :

TERRITORIALISÉS

Nous voulons inclure les dispositifs de solidarité alimentaire dans le système alimentaire de leur territoire, en rétablissant des liens de proximité entre les producteurs et les mangeurs, incluant les personnes à petit budget et/ou en situation de précarité. Nous considérons que la lutte contre la précarité alimentaire et la transition agro-écologique doivent être menées de front :
  • Nous estimons qu’un système alimentaire ne peut être qualifié de durable uniquement si son accès est garanti pour tous et qu’il permet aux agriculteurs de vivre décemment.
  • Nous positionnons la question de l’accessibilité sur l’ensemble du système alimentaire et non uniquement sur le bout de chaîne.
  • Nous intégrons pleinement les conditions de production des aliments dans les enjeux de l’accessibilité alimentaire : l’ambition de la durabilité impose de penser la transition vers des modes de production agro-écologique et biologiques.
  • Nous défendons une reconnexion des politiques agricoles et alimentaires.
Nous soutenons les démarches qui tissent du lien entre les agriculteurs et les consommateurs afin :
  • de faire évoluer les modes de production, commercialisation et consommation par l’interconnaissance des différents acteurs.
  • d’initier ces changements par l’articulation des dimensions pédagogiques (visite de fermes, etc.) et commerciales (approvisionnement de la solidarité alimentaire).
  • d’impliquer les producteurs dans les démarches de solidarité alimentaire sans leur faire porter la responsabilité de l’accessibilité de leurs produits (autrement dit sans leur demander d’effort financier).
  • de travailler de manière opérationnelle sur l’enjeu de l’approvisionnement des initiatives de solidarité alimentaires en produits de qualité, avec pour objectif de :
    • permettre aux initiatives de solidarité alimentaire, souvent locales, d’entretenir des relations commerciales pérennes avec les producteurs, malgré les freins rencontrés : demande variable et souvent petite, financement dépendance à des subventions qui peuvent s’arrêter à tout moment, manque de compétences, d’outils ou de ressources humaines, concurrence forte sur les circuits courts de proximité sur lesquelles la demande est souvent supérieure à l’offre.
    • de mutualiser la demande et les commandes.

PARTICIPATIFS

Nous soutenons des démarches qui pensent l’alimentation comme un bien commun et qui s’inscrivent dans un cadre de démocratie alimentaire. La participation est fondamentale pour sortir de la logique de charité prévalant actuellement dans l’aide alimentaire et permettre aux producteurs de reprendre la main sur la vente de leurs produits.
Nous souhaitons la co-construction des réponses avec les publics concernés (en situation de précarité, travailleurs sociaux, paysans, etc.). Nous voulons sortir des modes de pensée et logiques d’action descendantes, réalisées à la place des personnes concernées et nous voulons co-construire des solutions égalitaires, adaptées à leurs enjeux, pratiques et aspirations.
Nous visons l’émancipation des personnes par le développement de connaissances et compétences.
  • Nous recherchons en permanence le bon dosage entre participation et sensibilisation/ éducation, afin de favoriser le choix éclairé des personnes et des changements de pratique pérennes.
  • Nous cherchons à déjouer les injonctions à la participation que nous constatons dans les projets.

QUALITATIFS

. Nous voulons soutenir des modèles de solidarité alimentaire qui placent l’enjeu de qualité de l’alimentation au centre, au regard des contraintes sanitaires mais aussi des fonctions sociales, culturelles, gustatives, symboliques et citoyennes de l’alimentation. La durabilité du mode de production, par exemple une certification agriculture biologique, fait également partie de ces critères de qualité. La qualité alimentaire est une notion subjective et multidimensionnelle, qui doit être définie collectivement avec les personnes concernées au cas par cas. Il n’y a pas une unique alimentation de qualité mais bien des qualités liées à l’alimentation.
Nous pensons que l’alimentation peut être vectrice d’émancipation par de développement de compétences, de lien social, d’estime de soi, etc. mais qu’elle constitue également un objectif en tant que tel dans les projets que nous portons et soutenons.

Un changement d’échelle est nécessaire

Des initiatives locales ont fait leur preuve mais il est nécessaire de changer d’échelle pour toucher davantage de publics par :
  • la coordination des actions et la coopération entre acteurs dans les territoires.
  • l’action publique et une politique agricole et alimentaire ambitieuse
  • En particulier sur l’enjeu du financement de la solidarité, afin de proposer des produits de qualité à prix accessible pour les publics précaires tout en garantissant dans la durée une juste rémunération des producteurs
  • Nous nous retrouvons dans la proposition de Sécurité Sociale de l’Alimentation et souhaitons mettre en place des actions qui s’inscrivent dans cette perspective.


Document de travail